La péritonite infectieuse féline (PIF) This article is verified by a vet

chat et PIF

La péritonite infectieuse féline touche généralement les chats âgés de moins de deux ans ou de plus de quatorze ans.

La Péritonite infectieuse féline (PIF) est une maladie infectieuse mortelle chez le chat causée par le virus du même nom : le virus de la péritonite infectieuse féline (FIPV). Ce dernier appartient aux coronavirus félins (FeCoV) et est uniquement causé par des mutations accidentelles de l’inoffensif coronavirus entérique félin (FECV). Alors que le FECV n’engendre que des troubles gastro-intestinaux chez le chat, notamment avec des diarrhées et des vomissements, les chats atteints de la péritonite infectieuse féline (PIF), eux, souffrent de péritonite et d’hydropisie, très dangereux pour leur santé.

À quel point la péritonite infectieuse féline met-elle mon chat en danger ?

Le verdict a beau être tragique, il reste sans appel : le fait de contracter la péritonite infectieuse féline équivaut presque toujours à une condamnation à mort pour les chats. Bien que les vétérinaires fassent tout leur possible pour mettre au point des médicaments efficaces contre cette pathologie, aucun traitement curatif n’est à ce jour autorisé en France.

Symptômes : quels sont les principales manifestations de la maladie ?

Tout d’abord, il convient d’établir une distinction claire entre les symptômes d’une infection par le coronavirus félin,  relativement inoffensif, et ceux de la péritonite infectieuse chez le chat.

La plupart du temps, le coronavirus félin ne provoque aucun symptôme particulier, ou bien il se manifeste par des signes cliniques bénins comme une légère diarrhée et un rhume. Mais il suffit que ce virus mute et se transforme en virus de la péritonite infectieuse féline (FIPV) pour que les premiers symptômes de la maladie apparaissent après un laps de temps plus ou moins long. La durée de la période d’incubation (temps entre l’infection et l’apparition des premiers symptômes) de la PIF varie en effet beaucoup et peut s’étendre de quelques jours à plusieurs mois.

Dans la première phase de la maladie, les symptômes sont très peu spécifiques. L’infection peut par exemple se traduire par :

  • de la fièvre ;
  • un manque d’appétit ;
  • de la fatigue ;
  • de légers troubles respiratoires.

Les premiers symptômes s’estompent ensuite. Après un laps de temps variable, ceux de la deuxième phase se manifestent. On distingue ici deux formes de PIF chez le chat, même si ces différentes formes peuvent évoluer de manière isolée, co-exister ou se succéder :

La PIF humide (exsudative)

Si le chat est atteint de la forme humide de la péritonite infectieuse, son péritoine s’enflamme (d’où le nom de la maladie). Comme du liquide s’écoule et s’accumule dans la cavité abdominale (ascite), le chat a un gros ventre, alors qu’il continue de maigrir.

Dans certains cas, l’inflammation s’étend à la plèvre, c’est-à-dire à la membrane qui enveloppe les poumons, et des épanchements apparaissent également à l’intérieur de la cage thoracique. Ces symptômes s’accompagnent souvent d’une anémie et d’une jaunisse (ictère).

La PIF sèche

Reconnaître la forme sèche de la PIF chez le chat ne s’avère pas aussi facile que pour la forme humide. Généralement, les chats atteints sont en proie à des poussées de fièvre fréquentes, et pour certains d’entre eux à des troubles respiratoires. Une inflammation sévère se déclare souvent au niveau des organes internes comme le foie, la rate ou les reins.

Voici un aperçu des principaux symptômes de la maladie :

  • fièvre ;
  • apathie ;
  • amaigrissement ;
  • anémie ;
  • augmentation du périmètre abdominal (accumulation de liquide provoquée par la péritonite) ;
  • jaunisse (ictère).
chat infecté par la péritonite infectieuse féline
Un cas de jaunisse : les muqueuses d’un chat souffrant d’une PIF ont une coloration jaunâtre.

Diagnostic : comment savoir si mon chat est atteint de la PIF ?

Si vous constatez une altération de l’état général de votre chat ou d’autres symptômes, il est préférable de consulter sans plus attendre un vétérinaire. L’examen clinique général et le statut vaccinal de votre animal fourniront de premiers éléments pour établir un diagnostic.

Si la suspicion de PIF subsiste, le vétérinaire réalisera d’autres examens. Il n’existe malheureusement à ce jour aucun test fiable à 100 % permettant de confirmer de manière définitive que le chat souffre d’une PIF. Les méthodes de diagnostic s’apparentent davantage à la recomposition d’un puzzle constitué d’une multitude de pièces. Si un grand nombre des pièces du puzzle s’assemblent, la probabilité d’une péritonite infectieuse féline est très forte.

Le vétérinaire réalise les examens suivants :

  • une analyse de sang pour observer d’éventuelles modifications typiques de la formule sanguine. Un déficit en globules rouges (anémie) viendra par exemple corroborer l’hypothèse d’une infection.
  • un test sérologique pour rechercher les anticorps dirigés contre les coronavirus, quels qu’ils soient : la présence avérée d’anticorps ne suffit pas à elle seule à prouver l’existence de la maladie. Cependant, les chats souffrant d’une PIF ont souvent une quantité d’anticorps anormalement élevée.
  • une détection directe de l’agent pathogène : il est possible de prouver la présence du virus PIF directement dans le sang, les selles ou le liquide d’épanchement présent dans la cavité abdominale. Mais si le résultat de ce test est négatif, l’éventualité d’une PIF n’est pas encore exclue.
  • un examen pathologique post-mortem :  aussi triste que cela soit, le diagnostic définitif de la PIF est généralement posé une fois que l’animal est décédé.

Quels sont les traitements ?

Malheureusement, la péritonite infectieuse féline demeure à ce jour incurable. Tant que l’état du chat le permet, le vétérinaire met en place des traitements palliatifs afin d’améliorer sa qualité de vie. Si ces mesures ne s’avèrent plus suffisantes et que son état de santé s’aggrave, vous pouvez envisager une euthanasie avec le vétérinaire.

Cependant, les recherches pour trouver un traitement viable se poursuivent. Un nouveau principe actif, apparu aux Etats-Unis, semble agir contre le virus mais son efficacité demeure controversée. En France, aucun vaccin n’est autorisé à ce jour. C’est la raison pour laquelle les vétérinaires ne disposent à l’heure actuelle d’aucun traitement spécifique contre la PIF.

Quel est le pronostic pour un chat atteint par ce virus ?

Une infection par le coronavirus entérique félin est généralement bénigne, c’est pourquoi le pronostic est bon dans la plupart des cas.

Mais si la mutation du coronavirus en FIPV a lieu et que la maladie se déclare, les chances de guérison sont malheureusement presque nulles et le pronostic vital se trouve alors engagé. Le taux de mortalité est de pratiquement 100 %.

Les causes de la maladie : comment se déclare-t-elle ?

Pour comprendre les causes qui sont à l’origine de la PIF chez le chat, une distinction s’impose d’abord entre le coronavirus entérique félin (FCoV) et la péritonite infectieuse féline.

Le coronavirus félin est largement répandu chez les chats, qui l’attrapent au contact des selles, de la salive, des sécrétions nasales, ou encore d’objets contaminés. Ce virus n’est pas contagieux pour les humains, mais les grands félins peuvent aussi l’attraper.

Une mutation du virus synonyme de danger

Comment une infection par le coronavirus se transforme-t-elle en PIF chez le chat ? Cela s’explique par la propension particulièrement grande des coronavirus à muter. Les chats en bonne santé, dont le système immunitaire est intact, semblent être en mesure d’empêcher cette mutation.

Mais il suffit que le système immunitaire du chat soit affaibli pour qu’il n’arrive plus vraiment à contrôler le virus, qui évolue et se transforme. On comprend dès lors mieux pourquoi ce sont avant tout les chats âgés de six mois à deux ans et les seniors âgés de plus de quatorze ans qui contractent le plus souvent la maladie.

Un autre facteur de risque est la cohabitation d’un grand nombre de chats dans un espace réduit. Comme les animaux se contaminent constamment les uns les autres, le nombre de virus auxquels les chats se trouvent exposés augmente en même temps que la probabilité d’une mutation du coronavirus.

Bon à savoir : le coronavirus félin a beau être très contagieux, une infection par le virus de la péritonite infectieuse féline reste peu fréquente. Les sujets les plus souvent atteints vivent en collectivité (élevage, refuge…).

Si l’un de vos chats souffre de la PIF, cela ne veut pas automatiquement dire qu’il va contaminer tous les autres chats. Par mesure de précaution, il vaut tout de même mieux isoler les individus infectés des autres animaux qui vivent sous le même toit.

Prévention de la PIF du chat

Terminons sur une note positive : tous les espoirs sont permis, et il n’est pas exclu qu’un traitement efficace soit prochainement trouvé pour venir à bout de cette pathologie.

En attendant, il est possible de soumettre votre chat à un test de dépistage pour déceler une infection par un coronavirus – même si, nous l’avons vu : aucun test ne permettra d’établir à 100 % la présence de la maladie.

Une autre mesure préventive consiste à maintenir une bonne hygiène des lieux où cohabitent plusieurs animaux, de manière à réduire les risques de contamination.

Prêtez une attention particulière aux jeunes chats et aux chats âgés : ce sont les premières victimes de la maladie.

Évitez le stress (par exemple à l’aide de phéromones relaxantes) car il semble prédisposer les chats à la maladie.

Si vous élevez plusieurs chats, veillez à ce que tous soient testés négatifs à la PIF et séparez les mères et leurs petits des autres chats.


Franziska Pantelic, Vétérinaire
Profilbild von Tierärztin Franziska Pantelic

Je soutiens le magazine zooplus depuis plusieurs années grâce à ma grande expertise. J'ai obtenu mon diplôme de vétérinaire en 2009 et je dirige actuellement un cabinet mobile pour petits animaux dans la région métropolitaine de Munich.


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