Braque hongrois à poil court

Rédigé par Natalie Decker

Le braque hongrois à poil court, ou Magyar Vizsla, reste encore méconnu du grand public, bien qu’il soit depuis longtemps apprécié des chasseurs. Facile à éduquer, intelligent, endurant et polyvalent, ce chien d'arrêt séduit autant pour la chasse que pour les sports canins. Mais est-il aussi fait pour la vie de famille ? Dans cet article, découvrez tout ce qu’il faut savoir sur cette race de chien : son caractère, ses besoins et les conditions idéales pour l’élever.

braque hongrois à poil court

Le Magyar Vizsla est un fidèle chien de chasse hongrois.

Apparence : le plus élégant des chiens de chasse ?

Les amateurs du braque hongrois à poil court ne tarissent pas d’éloges à son sujet : certains le comparent même à une véritable statue vivante. Avec sa silhouette athlétique et harmonieuse, ce chien évoque ses cousins européens comme le braque allemand à poil court ou les braques français (comme le braque d’Auvergne).

Taille et poids du Magyar Vizsla

Le mâle mesure entre 58 et 64 cm au garrot, tandis que la femelle ne dépasse généralement pas 60 cm. Leur poids oscille entre 18 et 30 kg environ.

La queue, légèrement courbée, atteint le niveau du jarret. Dans certaines régions, elle était autrefois écourtée d’un quart, une pratique désormais interdite dans la majorité des pays.

Un pelage uniforme

Le standard de la race impose une peau sans plis, un front légèrement ridé, et un poil court, dense et dur au toucher. Le pelage arbore une robe unicolore fauve, sans nuances rouges ou brunes.

Des marques blanches sont tolérées uniquement sur les orteils, ainsi qu’une tache de 5 cm maximum sur la poitrine.

Un cousin à poil dur

Le terme « Magyar Vizsla » signifie simplement « chien d’arrêt hongrois ». Il peut aussi désigner une autre race : le braque hongrois à poil dur.

Ce dernier n’est pas une variété du poil court, mais bien une race à part entière, issue d’un croisement avec le braque allemand à poil dur.

Reconnu par la FCI depuis 1956, il partage de nombreux traits avec le Vizsla à poil court, mais reste plus robuste et beaucoup plus rare. 

Un nom qui fait trébucher plus d’un francophone

Le nom Magyar Vizsla n’est pas toujours facile à écrire… ni à prononcer ! Sur Internet, on croise régulièrement des variantes farfelues comme « Vischla », « Wischler », « Magia Wischler » ou encore « Whistler », qui désignent pourtant toutes la même race : le braque hongrois à poil court.

La prononciation exacte, elle aussi, déroute souvent. En hongrois, Magyar Vizsla se prononce « Madjar Wischla » :

  • Le « gy » de Magyar se prononce comme un « dj »,
  • Le « zs » de Vizsla comme le « ch » dans chaleur,
  • Et le « v » se rapproche du « w » anglais.
magyar vizsla © pfotastisch / stock.adobe.com
Le braque hongrois à poil court a besoin de beaucoup d’activité en plein air. Il adore tous les sports canins.

Caractère : un chien proche de sa famille

Un braque hongrois à poil court bien socialisé n’est pas seulement remarquable par sa robe lumineuse : c’est aussi un chien au tempérament doux, amical et sociable, tant avec les humains qu’avec les autres animaux.

Vif et toujours partant pour l’action, il aime participer à tout ce qui se passe autour de lui. À la maison, s’il est bien stimulé, il reste équilibré et agréable à vivre.

Bien qu’il fasse preuve d’une belle assurance, le Vizsla est aussi très sensible et réceptif à l’ambiance de son foyer.

Le Magyar Vizsla peut-il être un bon chien de famille ?

Absolument, à condition que sa famille soit présente et investie. Ce chien au grand cœur s’attache profondément à ses humains et supporte mal la solitude. Il convient bien aux foyers déjà familiers avec les chiens, qui sauront lui offrir du temps, de l’attention et une éducation cohérente.

Enfin, il est important d’habituer le chiot à rester seul, mais attention : un braque hongrois à poil court livré à lui-même trop souvent ou trop longtemps risque de s’ennuyer… et de chercher à s’occuper à sa manière.

Éducation : comment gagner sa confiance ?

Le Vizsla est un élève appliqué : très attaché à son maître, il aime apprendre. Facile à éduquer, il ne supporte toutefois ni brutalité ni dureté. Une éducation fondée sur la bienveillance, la cohérence et la confiance est essentielle pour cet animal sensible.

Malgré sa volonté de bien faire, ce chien n’est pas forcément adapté aux débutants. Sa sensibilité et son tempérament à la fois réactif et travailleur exigent beaucoup de tact et une certaine expérience. Comme pour tous les chiens, une socialisation précoce et des bases solides dès le plus jeune âge sont déterminantes.

Fréquenter une école du chiot : une bonne idée

De nombreux propriétaires de Vizsla soulignent sa mémoire exceptionnelle … pour le meilleur comme pour le pire ! Lui apprendre le rappel est primordial, surtout si vous souhaitez le promener en liberté.

L’école du chiot permet au jeune Vizsla de côtoyer d’autres chiens aux gabarits et tempéraments variés, une étape précieuse pour renforcer sa socialisation.

Le saviez-vous ? Cette race fait partie des races à développement tardif, qui n’atteignent leur maturité qu’à l’âge de trois, voire quatre ans.

Activités : le Magyar Vizsla, jamais fatigué !

Le braque hongrois à poil court est un chien dynamique qui a besoin d’exercice au quotidien pour être bien dans ses pattes. Comptez au minimum deux heures et demie à trois heures de sorties par jour pour le satisfaire. Sans stimulation physique et mentale, il s’ennuie vite.

Un chien de chasse taillé pour le terrain… et bien plus encore

Il possède un excellent flair et un instinct de chien d’arrêt marqué. Endurant et rapide, il excelle sur tous les terrains, notamment dans le rapport à l’eau

Mais il peut aussi s’épanouir dans d’autres disciplines : une fois adulte et bien éduqué, il devient un compagnon idéal pour les longues randonnées, les sorties à vélo ou les séances de jogging.

Du sport, oui, mais pas seulement !

Le Magyar Vizsla a aussi besoin de faire travailler sa tête et sa truffe. Il peut, avec enthousiasme, être formé comme chien de sauvetage, y compris pour le sauvetage en milieu aquatique. Certains chiots ou jeunes chiens peuvent se montrer un peu méfiants vis-à-vis de l’eau, mais la majorité des braques hongrois à poil court adultes finissent par l’adorer.

Comme ce chien d’arrêt hongrois aime collaborer étroitement avec son maître, des disciplines comme l’agility ou l’obéissance peuvent tout à fait lui convenir. À vous de découvrir, ensemble, ce qui vous apporte le plus de plaisir !

Santé : cette race est-elle sujette à des maladies ?

Si vous achetez un braque hongrois à poil court auprès d’un éleveur sérieux, vous avez toutes les chances d’accueillir un chien robuste et en bonne santé. Mais attention : ce n’est pas toujours le cas. Dans certaines lignées issues d’un pool génétique trop restreint, des prédispositions à certaines maladies ont été observées.

En plus de la dysplasie de la hanche, le Magyar Vizsla peut être concerné par certaines tumeurs, l’épilepsie ou encore l’adénite sébacée, une affection cutanée inflammatoire des glandes sébacées, qui provoque une perte de poils et de fortes démangeaisons.

Espérance de vie du braque hongrois à poil court

Un éleveur rigoureux veille à la santé de ses reproducteurs pour limiter ces risques. En bonne santé, un braque hongrois à poil court vit généralement entre 12 et 15 ans.

Alimentation : viande, céréales, portions… comment s’y retrouver ?

Aidez votre compagnon à quatre pattes à conserver sa silhouette athlétique en lui proposant une alimentation de qualité, à la fois riche en viande et pauvre en céréales.

Des portions adaptées, dès le plus jeune âge

Respectez les quantités recommandées par le fabricant. Pour les croquettes, mieux vaut préparer dès le matin la ration quotidienne et la répartir en plusieurs repas.

Un chiot aura besoin de quatre repas par jour, tandis que deux suffisent à un adulte. Pensez à lui laisser un moment de repos après chaque repas : une petite sieste digestive permet de prévenir le risque de torsion de l’estomac.

Des friandises à mâcher pour l’occuper

Les os en peau de bœuf ou les tripes séchées sont de bons choix pour satisfaire son besoin de mastication, tout en l’occupant. Et, bien sûr, veillez à ce qu’il ait toujours de l’eau fraîche à disposition.

Pour aller plus loin sur l’alimentation canine, n’hésitez pas à consulter notre rubrique dédiée dans le magazine zooplus.

Soins : les bons gestes au quotidien pour votre braque hongrois

Un pelage facile à vivre

Le pelage court du braque hongrois à poil court ne comporte pas de sous-poil et demande peu d’entretien. Habituez toutefois votre chiot au brossage dès son plus jeune âge : c’est un bon moment de complicité, et cela permet aussi de limiter la perte de poils pendant la mue.

Votre Vizsla s’est sali en jouant dans les bois et les champs ? Pas besoin de bain : la boue sèche se retire facilement avec un simple coup de brosse. Ne le lavez qu’en cas de vraie nécessité, avec un shampoing doux spécialement conçu pour les chiens.

Des oreilles à surveiller

Inspectez régulièrement les oreilles tombantes de votre Vizsla pour détecter d’éventuelles saletés ou signes d’inflammation. En climat chaud et humide, les bactéries peuvent se développer rapidement. En cas de besoin, un produit nettoyant adapté fera l’affaire.

Griffes : usure naturelle ou petit coup de pouce

Chez un chien actif, les griffes s’usent naturellement. Mais en vieillissant, certains Magyar Vizsla auront besoin d’un petit entretien à l’aide d’un coupe-griffes adapté. Si vous n’êtes pas à l’aise, demandez conseil à votre vétérinaire.

Des dents à ne pas négliger

Un brossage régulier, associé à des friandises dentaires, aide à prévenir la plaque, le tartre et les inflammations des gencives.

Le braque hongrois à poil court est-il fait pour moi ?

Avant d’accueillir un braque hongrois à poil court chez vous, mieux vaut réfléchir à quelques points essentiels.

Le braque hongrois à poil court, même pour les non-chasseurs ?

Les chasseurs ne sont pas les seuls à pouvoir offrir une vie épanouie à ce chien, mais une chose est sûre : le Magyar Vizsla ne convient pas aux personnes sédentaires. Ce compagnon dynamique demande du temps, de l’attention, et un mode de vie actif. Il s’adresse à ceux qui aiment bouger et stimuler leur chien, aussi bien physiquement que mentalement.

Idéalement, vous devez pouvoir lui consacrer deux à trois heures d’exercice par jour, plus environ une demi-heure d’activités intellectuelles. Et ce, de préférence, sur les quinze années à venir. Il est également conseillé d’avoir déjà une certaine expérience avec les chiens.

Un chien aux oreilles tombantes, proche des enfants

Le Vizsla ne supporte pas de vivre isolé dans un chenil, néanmoins il n’a pas besoin d’une maison avec un grand terrain non plus. En revanche, il a absolument besoin de sortir tous les jours pour se défouler, et d’être pleinement intégré à la vie de famille. Si vous vivez en maison avec jardin, celui-ci devra être bien clôturé, car ce chien agile peut facilement s’échapper.

À noter : si vous cherchez un vrai chien de garde, d’autres races seront plus adaptées. Le Vizsla défendra bien sûr sa famille en cas de besoin, mais ce n’est pas sa vocation première.

Ce chien très affectueux peut créer de forts liens avec les enfants. Néanmoins, la présence d’un adulte reste indispensable lors des interactions avec de jeunes enfants. Et même avec une famille, le Vizsla a toujours besoin de temps pour ses sorties et activités quotidiennes.

Travail, vacances… et solitude ?

Le Magyar Vizsla aime être proche de son humain. Avant de vous lancer, demandez-vous si vous pouvez réellement l’intégrer à votre quotidien : l’emmener avec vous au travail, pendant les vacances, ou passer beaucoup de temps ensemble. Il supporte mal la solitude. Sinon, mieux vaut l’habituer tôt à des solutions de garde fiables, qu’il s’agisse de dog-sitters ou de pensions.

Et le budget dans tout ça ?

Outre le prix d’achat et les équipements de départ, il faut anticiper les dépenses régulières : alimentation de qualité, éventuelle mutuelle, frais vétérinaires… Ce n’est pas un chien particulièrement coûteux, mais il demande tout de même un budget stable sur le long terme.

Histoire : un chien façonné par la tradition et la chasse

L’histoire du Magyar Vizsla est étroitement liée à celle de son pays d’origine, la Hongrie. Des documents anciens, datant du XIVème siècle, évoquent déjà les ancêtres de cette race. Ces chiens auraient été introduits en Europe par les tribus nomades Magyares.

Depuis environ deux siècles, son rôle dans la chasse n’a cessé de s’affirmer. À la fin du XIXème siècle, les ancêtres du braque hongrois moderne se sont distingués lors de concours de chiens d’arrêt, et ont ainsi pu s’imposer de plus en plus auprès des chasseurs.

Lorsque les chiens d’arrêt détectent une proie (notamment un lièvre ou un oiseau), ils s’immobilisent et indiquent sa position en tendant la patte ou le museau vers la cible. Ce comportement, typique des chiens d’arrêt, est connu dans le jargon sous le terme « pointer ».

De secret d’initiés à chouchou des sportifs

Le pelage doré du Vizsla lui permet de se fondre parfaitement dans les champs et les steppes. Si l’origine exacte de cette teinte fait encore débat, certains spécialistes évoquent une influence des chiens d’arrêt turcs, ainsi que des croisements avec le Pointer anglais et le Braque allemand.

Au début du XXème siècle, la race a failli disparaître, éclipsée par les prestigieux chiens de chasse anglais. Mais dès 1920, des efforts ont été faits pour préserver le Vizsla, avec une sélection rigoureuse et une volonté de conserver la pureté de la race. Elle est officiellement reconnue par la FCI en 1936.

Malgré des hauts et des bas, la population a fini par se stabiliser. Longtemps réservé aux chasseurs, le Magyar Vizsla s’est peu à peu imposé comme un compagnon apprécié des personnes actives.

chien braque hongrois à poil court © everydoghasastory / stock.adobe.com
Beaucoup de chiens de cette race adorent l’eau.

Achat : où et comment trouver votre Magyar Vizsla ?

Si vous recherchez un chiot Magyar Vizsla, le mieux est de vous adresser à un club spécialisé dans les chiens d’arrêt hongrois. Attention toutefois : certains éleveurs ne vendent leurs chiots qu’à des chasseurs. Certes, le braque hongrois à poil court est moins présent en France que d’autres races de chiens de chasses telles l’épagneul breton ou le braque de Weimar, mais il reste moins rare que le braque hongrois à poil dur.

Prix : combien coûte un Magyar Vizsla ?

Chez un éleveur sérieux, le prix d’un chiot braque hongrois à poil court débute généralement autour de 1 500 euros.

Adoption : une seconde chance pour les chiens de chasse

Vous aimeriez adopter un chien déjà adulte ? Il arrive qu’un braque hongrois perde son foyer et soit proposé à l’adoption. Mais la race étant peu répandue, ces cas restent assez rares. Si vous ne cherchez pas impérativement un chien de chasse certifié, un Vizsla issu d’un refuge peut être une belle alternative.

Certaines organisations placent notamment des chiens recueillis en Hongrie dans d’autres pays. On y trouve parfois d’anciens chiens de chasse réformés, qui ne sont plus aptes au travail mais cherchent un nouveau foyer. Ces compagnons ont rarement des papiers, et selon leur vécu, ils peuvent présenter quelques défis éducatifs. En vous renseignant bien sur leur passé, vous pourrez savoir s’ils sont compatibles avec votre rythme de vie et votre famille.

Nous vous souhaitons de belles aventures avec votre Magyar Vizsla sportif !

Portrait du braque hongrois à poil court

Caractéristiques :Le braque hongrois à poil court, ou Magyar Vizsla, séduit les chasseurs par son endurance et sa rapidité. Si elle est suffisamment stimulée, cette race convient également comme chien de famille.
Hauteur au garrot :54 – 60 cm (femelles), 58 – 64 cm (mâles)
Poids :18 – 29 kg
Espérance de vie moyenne :12 – 15 ans
Prix :À partie de 1 500 euros environ
Tempérament :Affectueux, loyal, doux, intelligent, amical, aime les enfants, vif, sociable
Poil :Court et lisse
Couleur du pelage :Fauve unicolore
Difficulté d’éducation :Moyenne
Adapté aux débutants :Plutôt non, convient aux personnes non-chasseuses
Entretien du pelage :Simple
Besoin d’activité :Élevé
Origine :Hongrie

Natalie Decker
Profilbild Natalie Decker (mit Pferd)

« Une vie sans chiot est possible, mais dénuée de sens », disait l’artiste Loriot. Je suis entièrement d’accord avec lui, et j’ajouterai même : « Tout comme une vie sans cheval, chat et lapin ! ». Les petits et grands animaux me passionnent, et j’ai la chance de pouvoir écrire à leur sujet en tant qu’auteur freelance. Avec mes articles, je cherche à sensibiliser les lecteurs à la condition animale et à donner des conseils utiles aux amoureux des animaux.


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