Histoire de la race : un chat mi-sauvage, mi-domestique
L’élevage des chats Bengal a débuté aux Etats-Unis, où la généticienne Jean Mill a testé les premiers croisements entre le chat léopard asiatique Prionailurus Bengalnsis, originaire d’Asie du Sud, et un chat domestique. Son but était de créer un chat domestique apprivoisé, qui impressionnerait par l’apparence sauvage et originale de ses ancêtres chats sauvages.
Cependant, l’idée n’était pas entièrement nouvelle : dès 1889, l’artiste et journaliste britannique Harrison William Weir mentionnait un croisement entre un chat léopard asiatique et un chat domestique.
Mais la plus grosse influence sur la rasse Bengal, et la fondatrice officielle de la race, reste Jean Miller, alors appelée Jean Sudgen. Dès 1946, dans un rapport de recherche pour son cours de génétique à l’Université de Davis aux Etats-Unis, elle s’est penchée sur le sujet du « crossbreeding », des croisements entre races. Au début des années 1960, elle met en pratique ses idées et ses connaissances : elle croise des chats domestiques avec des chats léopards d’Asie.
Les animaux directement issus de croisements entre chats sauvages et domestiques sont appelés animaux « F1 ». Re-croiser un animal F1 avec un chat domestique donne un animal « F2 », et ainsi de suite. Les chats F1 et F2 montrent souvent des comportements de chats sauvages. Jean Mill a de nouveau croisé les femelles F1 avec le père et a obtenu des chats F2. Après deux ou trois générations, les chats ont commencé à agir comme des chats domestiques.
Après la mort de son mari, Jean Mill a interrompu ses expériences de croisement pendant une courte période, mais les a reprises dans les années 70, quand elle a pu prendre la suite du scientifique William Centerwall sur les chats hybrides femelles. Il avait accouplé des chats léopards d’Asie avec des chats domestiques pour étudier leur immunité à la leucémie féline. Ce fut le point de départ de l’élevage moderne du chat du Bengal, officiellement reconnu par la TICA (The International Cat Association) en 1983 !
Au début, d’autres races comme l’Abyssin, le Mau égyptien et l’American Shorthair ont été croisées afin d’affiner l’apparence souhaitée du Bengal. Aujourd’hui, les Bengals ne sont reproduits qu’entre eux. Seuls les chats de la quatrième génération (« F4 ») peuvent être montrés en exposition. Ce n’est qu’à partir de cette génération que les animaux sont considérés comme « apprivoisés » et présentent un caractère de chat domestique. Le Bengal a entre-temps séduit de nombreux amateurs, et est maintenant reconnu par de nombreuses organisations faîtières telles que la CFA (Cat Fanciers’ Association).