Pékinois

pékinois qui marche dans un jardin

Il fut un temps où ce gardien de palais très apprécié était l’apanage d’une minorité en Chine. De nos jours, le Pékinois – qui répond aussi aux noms de « épagneul pékinois » ou « chien de palais de Pékin » – est beaucoup plus répandu. Mais cette popularité a également nui à cette race riche d’une longue tradition : des élevages extrêmes ont eu des répercussions néfastes sur sa santé. Depuis ce temps, on assiste toutefois à un redoublement d’efforts pour donner à ce vénérable chien une apparence équilibrée, et donc saine.

Apparence : des chiens à l’allure singulière

De grands yeux, un nez plat et une fourrure très abondante : au fil des siècles, l’ancien gardien des temples a beaucoup changé. De nos jours, le Pékinois pèse jusqu’à 5,4 kg et est doté d’un pelage bien fourni. Il s’agit d’un chien de petite taille, court sur pattes. Son poil de couverture est long, droit et un peu dur au toucher. Son sous-poil, à l’inverse, est doux et très dense. Le standard préconise la présence d’un masque, c’est-à-dire une pigmentation foncée de la truffe, des lèvres et du bord des paupières. Il considère par ailleurs comme essentiel que les membres antérieurs et postérieurs de ce chien soient sans défaut. On reconnaît facilement le Pékinois à sa tête massive par rapport au reste du corps, à son profil plat et à ses grands yeux. Il porte sa queue attachée haut sur le dos et légèrement courbée sur le côté. Toutes les couleurs et marques sont admises pour cette race de chien, sauf l’albinos et le marron (foie). L’épagneul pékinois peut notamment être noir ou blanc.  Le croisement de cette race de chien avec des congénères a par ailleurs donné naissance à deux races originales. Le Peke-A-Pap est un chien croisé à partir de deux races qui s’inscrivent toutes deux dans une histoire royale : le papillon, favori de la cour royale française, et le pékinois. Le Peke-A-Pin est pour sa part né de l’union entre le Pékinois et le Pinscher nain. Doté le plus souvent d’un poil court, il s’agit d’un petit chien aussi intrépide qu’affectueux.

Histoire : une race ancienne originaire de Chine

Tout comme le Lhassa Apso, le Pékinois jouit d’une longue tradition de chien de palais. Un autre point commun entre ces races est qu’elles sont toutes deux désignées comme des « chiens lions ». Si l’on en croit la légende, ce chien serait en effet né de l’union d’un lion et d’une femelle singe, ce qui – selon les dires – se traduirait aussi visuellement. Les Pékinois ont toujours été considérés comme spéciaux et ont, en cette qualité, gardé des temples chinois pendant des siècles. Le vol de ces gardiens canins était passible de mort. De nombreuses figurines témoignent de l’âge d’or des ancêtres du Pékinois moderne, notamment sous la dynastie Qing (1644-1912).  C’est en 1860 que le Pékinois a fait ses premiers pas dans le monde occidental : cette année-là, la Grande-Bretagne a conquis Pékin, et cinq de ces précieux chiens sont arrivés en Angleterre en tant que butin de guerre. L’un d’entre eux devint non seulement l’ancêtre des Pékinois en Europe, mais il vécut également chez la reine Victoria, grande amatrice de chiens, qui le baptisa « Looty » – en référence à l’anglais « loot », qui signifie « butin ». En Europe, l’élevage de cet animal qui, se fit rapidement remarquer lors des expositions malgré sa petite taille, s’établit de manière durable. En 1898, la race obtint la reconnaissance officielle du Kennel Club britannique. Ces chiens lions autrefois très exclusifs ne tardèrent pas à conquérir le cœur de nombreux cynophiles partout en Europe. Cette race de chien originaire de Chine est aujourd’hui placée sous le patronage de la Grande-Bretagne.

La rançon de la gloire

Exceptionnel, ce petit chien-lion l’était déjà à son arrivée en Europe. Malheureusement, l’engouement pour cet animal originaire de l’Empire du Milieu s’est accompagné d’une tendance aux extrêmes dans le cadre de son élevage ciblé, ce qui a porté préjudice à la race. Les yeux de ce chien sont devenus de plus en plus grands, son nez de plus en plus plat, et son poil de plus en plus abondant. Depuis, de nombreux Pékinois sont nés avec des problèmes respiratoires et oculaires qui se sont déclarés très tôt. Il faut aussi souligner le fait que la naissance d’un pékinois s’avère souvent dangereuse pour la chienne et sa portée, compte tenu de la taille démesurée de la tête du chiot par rapport à l’étroitesse du bassin. Les responsables du standard ont réagi aux pratiques extrêmes affectant la race en prenant des contre-mesures et en modifiant le standard de 2010. Les chiens qui souffrent manifestement de troubles respiratoires ou qui présentent des anomalies de l’appareil locomoteur sont désormais exclus de l’élevage. Parmi les chiens touchés par ces nouvelles dispositions se trouvent aussi des animaux autrefois primés. Les modifications introduites vont également à l’encontre de la fourrure trop abondante. Les poils doivent désormais être « modérément longs » et les chiens doivent avoir une « crinière droite », cette dernière ne devant pas dépasser les épaules. Malgré ces changements judicieux, on rencontre malheureusement encore de nombreux Pékinois atteints de troubles visuels résultant d’un élevage extrême.

chien pékinois dans l'herbe

L’éducation d’un chien au caractère bien trempé

Ces anciens gardiens de temples sont considérés comme des têtes de mule intelligentes. Dotés d’une volonté assez forte, ils peuvent aussi être d’humeur affectueuse et très câline. Toutefois, ce sont eux qui choisissent leurs amis. Ces chiens lions se montrent en principe très distants avec les étrangers – l’épagneul pékinois a besoin d’un certain temps pour se familiariser avec de nouvelles connaissances. Un Pékinois qui ne s’ennuie pas et qui a suffisamment de compagnie signalera les étrangers en aboyant – après tout, les gènes des gardiens coulent toujours dans ses veines – mais il ne jappera pas excessivement. D’ailleurs, le calme revêt une grande importance pour ce chien : il n’aime pas l’agitation, et vous ne devriez pas lui demander de vous accompagner à des fêtes bruyantes ou à un marché de Noël. Malgré leur petite taille, les animaux de cette race ont tendance à adopter une attitude dominante envers les hommes et les autres animaux – l’éducation de ce petit chien exige donc du savoir-faire, de la cohérence et de la patience. Il est préférable de vous rendre dans une école d’éducation canine, où votre compagnon rencontrera des congénères et où vous bénéficierez en outre d’un soutien pour éduquer ce petit animal solitaire. Veillez à choisir une école qui connaît les particularités de cet animal fier.

Alimentation : bien nourrir ce petit chien

Comme le Pékinois est petit et qu’il ne brûle pas beaucoup de calories en raison de son mode de vie plutôt tranquille, ses besoins énergétiques sont relativement faibles. Il est donc d’autant plus important de lui donner des aliments de qualité pour qu’il bénéficie de tout ce dont il a besoin. Offrez à votre compagnon une bonne nourriture – en vous assurant que la viande figure tout en haut de la liste des ingrédients -, et de préférence sans céréales. Même si les Pékinois n’ont pas tendance à être en surpoids, il vaut mieux peser régulièrement votre compagnon afin de pouvoir contrer une éventuelle prise ou perte de poids à temps. Si vous envisagez de changer le régime alimentaire de votre animal, il est préférable de le faire par étapes en mélangeant chaque jour un peu plus de la nouvelle nourriture à celle que votre protégé connaît. Vous éviterez ainsi que votre Pékinois réagisse au nouveau contenu de sa gamelle par des troubles digestifs. Si vous lui donnez des en-cas, préférez les friandises saines pour chien, sans sucre et riches en viande, comme celles spécialement conçues pour l’hygiène dentaire. Vous pouvez également lui proposer régulièrement, et en toute bonne conscience, des articles secs ou des bâtonnets à mâcher pour petits chiens. Faites en sorte que votre compagnon ait toujours de l’eau fraîche à sa disposition.

Santé : les maladies qui touchent ces chiens

Compte tenu de la forme courte de leur tête, de nombreux Pékinois se trouvent aujourd’hui encore confrontés à des problèmes. Avant d’acheter l’un de ces chiens, prenez le temps de discuter en détail avec l’éleveur de ses objectifs d’élevage, car les extrêmes sont à éviter à tout prix pour cette race. Un museau trop court entraîne des problèmes respiratoires et nuit à la qualité de vie de l’animal. Un pelage trop abondant empêchera le chien de se mouvoir librement. La santé doit être une priorité absolue. Même chez un Pékinois se présentant sous les meilleures conditions, mieux vaut vous assurer que les yeux et le nez ne sont pas particulièrement sensibles et sujets à des problèmes. Le pli de la peau présent sur le visage a tendance à s’enflammer. Un éleveur qui recourt à des chiens qui n’ont pas ce problème ne vous prémunira pas forcément contre cette sensibilité particulière, qui peut affecter les descendants – bien que la probabilité soit moindre avec une sélection minutieuse. De plus, le chien lion supporte moins bien la chaleur que beaucoup d’autres chiens. Il faut donc absolument lui aménager un endroit frais en été et lui épargner tout effort en pleine chaleur. Puisqu’il est question de la santé des Pékinois, il faut également mentionner les problèmes liés à la mise à bas : compte tenu de la petite taille du bassin de la chienne par rapport à la grosse tête des chiots, les difficultés rencontrées à ce niveau sont bien plus fréquentes que chez les autres races et nécessitent l’intervention d’un vétérinaire.

Soins et entretien du pelage

Ce chien a beau être petit, l’entretien de son pelage s’avère compliqué. Si vous adoptez un chien de cette race, vous devez aimer recourir au peigne et à la brosseet ce quotidiennement. Le pelage luxuriant de ce chien doit en effet être brossé chaque jour, notamment en période de mue, afin d’éviter la formation de nœuds douloureux pour le Pékinois. De plus, après chaque promenade, il est important de vérifier que de petites saletés ne se sont pas accumulées dans son pelage. Débarrassez votre protégé des éventuelles brindilles ou feuilles restées accrochées aux poils. Il est préférable de baigner votre Pékinois au maximum une fois tous les deux mois. Utilisez un shampooing doux pour chien, car sa peau est assez sensible. Contrôlez la longueur des griffes de votre compagnon au moins une fois par mois, voire plus souvent s’il a déjà un certain âge. Comme le Pékinois fait plutôt partie des races bénéficiant d’un cadre de vie confortable et qu’il est en outre très léger, de nombreux chiens n’usent pas suffisamment leurs griffes. Il vaut donc mieux protéger votre compagnon de blessures douloureuses en recourant à un coupe-griffes. Ses oreilles pendantes recouvertes d’un poil long doivent être contrôlées quotidiennement. Nettoyez-les au besoin avec un produit spécialement conçu pour les oreilles de chiens car des inflammations peuvent vite se développer dans cet environnement chaud et humide. Si cela s’avère nécessaire, nettoyez également les yeux de votre Pékinois.

Sport et activités : un animal calme

Les Pékinois sont en principe des chiens plutôt calmes qui, en raison de leur physique, ne demandent pas à faire trop d’exercice. En d’autres termes, lorsqu’il fait mauvais dehors, le Pékinois se réjouit généralement de retrouver la chaleur du salon après avoir fait un petit tour. Ce chien lion n’est donc pas un compagnon adapté aux personnes sportives qui aiment faire leur jogging avec leur animal – il n’en est pas capable en raison de sa constitution. Plutôt que les longues promenades, le Pékinois préfère explorer le monde de long en large en recourant à son flair, c’est pourquoi les jeux de recherche conviennent bien à cette race. À la maison, ces chiens apprécient la compagnie de leur meute humaine mais n’ont pas besoin d’être divertis continuellement. Vous devriez néanmoins essayer de trouver des jouets qui plaisent à votre Pékinois. Certains de ces chiens apprécient particulièrement le clicker training, qui présente par ailleurs l’avantage de renforcer le lien entre l’homme et le chien.

Cette race de chien est-elle faite pour moi ?

Le foyer idéal pour un Pékinois est celui d’une personne vivant seule, de préférence âgée, qui a beaucoup de temps à lui consacrer. Ce chien apprécie les moments de convivialité en compagnie de son maître et n’aime pas la solitude. Mais il ne faut pas non plus qu’il y ait trop d’agitation, car ce petit chien de race trouve cela assez désagréable. Un Pékinois peut vivre sans problème dans un appartement en ville. De plus, il convient comme premier chien, à condition que les maîtres novices se soient bien informés au préalable sur la manière d’éduquer un chien et sur le toilettage, car il ne faut pas sous-estimer le temps nécessaire pour prendre soin de cette race. Les Pékinois peuvent parfois parfaitement trouver leur place au sein d’une famille, mais ils ont souvent tendance à s’attacher à une personne en particulier. Ils ne se sentent généralement pas très à l’aise avec les enfants. Il faut donc veiller à ce que votre Pékinois puisse s’isoler, notamment si vous avez des enfants en bas âge, et à ce que ces derniers apprennent le plus tôt possible à se comporter de manière respectueuse avec les chiens. En résumé : si vous êtes à la recherche d’un chien de famille, cette race ne répondra pas forcément à vos besoins.

Adopter un Pékinois

Pour un chiot Pékinois pure race, la fourchette de prix habituelle va de 900 et 1 500 €. En plus de ce coût initial, il faut penser aux dépenses courantes que vous devrez engager pour les années à venir – même si un Pékinois ne consomme pas beaucoup de nourriture, il doit se rendre régulièrement chez le vétérinaire pour des bilans de santé et ses vaccins. Vous devez également penser à l’assurance responsabilité civile. Qui s’occupera de votre chien en cas de maladie ou pendant vos vacances ? Réfléchissez-y à l’avance pour ne pas être pris au dépourvu. Une fois que vous aurez décidé d’offrir à un Pékinois un foyer agréable pour les années à venir, vous pourrez vous occuper de l’équipement de base. Outre les écuelles, le panier et les couvertures, ainsi que le harnais ou le collier avec la laisse, vous aurez besoin dès le début de quelques accessoires de soin pour votre animal. Utilisez une brosse douce pour le rituel de soins quotidien dès le plus jeune âge. Prévoyez également un shampooing doux pour chien, un peigne fin, des soins pour les yeux et les oreilles ainsi qu’une pince à griffes, une pince à tiques et un peigne à puces. Pour le transport en voiture, une caisse portable fera très bien l’affaire pour cette petite race. Réfléchissez aux jouets qui pourraient faire plaisir à votre nouveau locataire. Parmi les nombreuses options figurent les cordes de jeu, qui aident également les chiots à changer de dents.

Trouver le chien de ses rêves

Nous l’avons vu : les Pékinois sont exposés à relativement beaucoup de risques en matière de santé. L’achat d’un chiot de cette race devrait être mûrement réfléchi car la demande régule l’offre – dans le bon sens comme le mauvais. Apportez votre soutien aux éleveurs qui placent clairement la santé de cette race particulière au centre de leurs objectifs d’élevage. Ces professionnels doivent impérativement être affiliés à un club. Détournez-vous des vendeurs qui font la promotion des extrêmes (« particulièrement petit », « des yeux particulièrement grands », etc.) et veillez à ce que les parents du chiot sur lequel vous avez jeté votre dévolu – dont vous devez à tout prix faire la connaissance – donnent une impression d’équilibre et de santé et qu’ils peuvent respirer librement.

On trouve naturellement toujours des Pékinois qui ont perdu leur foyer pour des raisons diverses et variées et qui sont à la recherche d’un nouveau toit. Si vous envisagez d’adopter un chien déjà adulte, renseignez-vous auprès du refuge le plus proche de chez vous pour voir si des Pékinois vous y attendent. Si aucun chien n’est disponible, vous trouverez sans doute votre bonheur sur Internet. Avant d’acheter un chien de seconde main, prenez le temps d’échanger en toute tranquillité avec l’intermédiaire et demandez-vous si vous disposez de l’expérience nécessaire pour prendre en charge cet animal, car les Pékinois déjà âgés peuvent bien sûr avoir leurs particularités et leurs travers. Mais si vous connaissez les rudiments de l’éducation canine et si vous disposez d’assez de temps à consacrer à votre animal, vous pourrez faire de cette tête de mule fière un colocataire agréable et heureux.

Nous vous souhaitons beaucoup de bonheur avec votre Pékinois extraordinaire !

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